Sylvie Basté
Plasticienne & Art Thérapeute


Actualités


Stage d’initiation Août-Septembre 2018

Samedi 25 Août, Dimanche 26 août, Jeudi 30 Août, Jeudi 6 Septembre 2018, de 10h à 15h

Initiation 20h : 4 x 5 heures = 270€

Je vous propose de vous initier à différentes techniques de représentation de « corps » : création de marionnettes et de masque et d’inventer peut-être votre propre technique à l’aide de divers matériaux pour créer un visage et/ou un corps expressif.
Ces stages s’adressent à toutes personnes qui désirent s’initier et « jouer » avec la marionnette, le masque tout en prenant conscience de ses relations avec son corps.
Pour plus amples renseignements et pour vous inscrire à ce stage qui ne comporte que 5 places, veuillez me contacter

Ce stage se déroule au sein de mon atelier à Saint-Maurice (métro Charenton école : ligne 8)

Stage plus approfondi, en groupe : octobre 2018 à juin 2019

Le 2ème samedi du mois d'Octobre 2018 à juin 2019, de 10h à 14 h

36 heures : 9 x 4 heures : coût : 500 €

Création de corps : poupées, marionnettes, masques, silhouettes
Je propose de vous faire travailler en petit groupe (4 personnes) le masque et la marionette, à partir de différents dispositifs, des techniques diverses et des matériaux multiples.
Les séances auront lieux les : 13 Octobre, 10 Novembre, 8 Décembre 2018, 12 Janvier, 9 Février, 9 Mars, 13 Avril, 11 Mai, 15 Juin 2019, de 10 h à 14 h.
Les dates sont indicatives et peuvent se modifier avec l'accord du groupe.
Pour de plus amples renseignements et pour vous inscrire à ce stage, veuillez me contacter

Ce stage se déroule au sein de mon atelier à Saint-Maurice (métro Charenton école : ligne 8)

Groupe de réflexion

Un Lundi soir par mois

Groupe de réflexion théorique et clinique sur l’art thérapie.
Il s’adresse à des art thérapeutes expérimentés.

Livre : «PRATIQUES D’UNE ART-THÉRAPEUTE», Sous la direction de Sylvie Basté, édition Ithaque.

En librairie le 22 Novembre 2017

Dans un langage simple, et fort de sa longue pratique thérapeutique, l’auteur raconte ici la vie de son atelier, avec ses marionnettes, ses dessins, ses collages... Les récits de cas cliniques se mêlent aux descriptions des techniques thérapeutiques et artistiques utilisées, pour constituer un livre utile à tous ceux qui s’intéressent aux rapports entre la souffrance psychique et l’expression artistique. En plus des riches illustrations fournies par les patients eux-mêmes, Emmanuel Berry, photographe consacré notamment pour son travail autour de Rodin, complète l’ouvrage avec un reportage photo sur l’atelier de l’art thérapeute.
Cet ouvrage, publié sous sa direction, réunit la collaboration de Karène Pitrel, Hélène Bernhard, André Bonnet, Christine Lecaulle, Denise Milbergue et Sophie Coumeff.
Voir la Fiche du livre.

Journée porte ouverte à l’atelier d’art thérapie

Le 17 mars de 13h à 20h

Sylvie Basté vous accueille de 13h à 20h au sein de son atelier, elle fera une présentation de son travail au sein de son atelier ouvert depuis 15 ans, montrera quelques productions et présentera son livre sur sa pratique d’art thérapeute que vous pourrez acheter sur place.

22 avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny
à Saint Maurice
Métro Charenton école (ligne 8), Bus : 180, 111, 25, 325

Cheminement


Formation psychologique et psychanalytique, art thérapeute auprès de différents publics : enfants en difficultés dans leurs apprentissages, enfants, adolescents et adultes en dépression, angoissés, très inhibés, en panne dans leur vie, personnes atteintes de maladies invalidantes : troubles psychiques et/ou psychosomatiques envahissant : maladie de parkinson, troubles bipolaires, psychotiques… Expérience au sein de milieu très diversifiés : institutions psychiatriques, CMP (centre médico psychologique)… Membre actif accrédité de la Ffat (fédération française des art thérapeutes) Membre adhérente de la SPF (société de psychanalyse freudienne) Superviseur d’art thérapeutes

DU d’Art en thérapie et en Psychopédagogie, 1992, Université Paris V Formation dans différentes techniques artistiques : dessin, peinture, sculpture, marionnette, masque, théâtre, clown, conte etc… auprès d’artistes professionnels durant 15 ans


1987
Découverte de la couleur avec la peinture, le pastel, apprentissage auprès d’une artiste en Icône durant 5 ans
1989
Découverte du masque scénique du théâtre, apprentissage en atelier durant 5 ans
1992
Diplôme en psychothérapie (ICH) et DU d’art thérapie de Paris V
1994
Découverte de la marionnette auprès d’une marionnettiste sculpteuse tchécoslovaque, apprentissage durant 5 ans
1995
Découverte du clown : stages plusieurs années
1999
Découverte de la taille de pierre et d’autres techniques de sculptures
1999
Première exposition de mes œuvres plastiques : essentiellement des masques
2001
Adhérente à la Fédération Française des Art thérapeutes, membre accrédité et membre du CA quelques années plus tard
2001
Auditeur libre à la Société de Psychanalyse Freudienne
2003
Ouverture de mon atelier d’art thérapie à Saint Maurice (94410)
2004
Première intervention au colloque de psychomotricité à Vannes sur créativité et thérapie corporelle
2013
Membre adhérente à la SPF

Publics


Accompagnement

Dans ma pratique d’art thérapeute, j’accueille des situations plus ou moins singulières. Au fur et à mesure du travail, chaque demande va se modeler, se peindre, se déchirer, se jouer. Pour devenir une demande de soin unique. Elle se transforme pour s’éclaircir et devenir plus pertinente. L’œuvre se façonne et s’ajuste : les dispositifs proposés, les choix des techniques et des matériaux nécessaires s’adaptent au comportement et au fonctionnement relationnel de la personne. L’accompagnement de l’art thérapeute se modifie en devenant plus actif, voire plus directif, puis soutenant mais à distance. « Parfois, je peux avoir l’impression d’être une terre à manipuler, à modeler pour créer une forme à deux. »

Le cadre est flexible, aussi bien pour la personne que pour moi et même pour l’œuvre en cours qui a besoin de temps pour être imaginée, représentée, structurée, explorée avant d’être finalisée.

« En art thérapie, le transfert a une version particulière. Il se fait sur l’œuvre en cours ailleurs sur un autre support qui peut être la terre, un rythme de musique, de la peinture sur une feuille de papier, des touches de couleurs, un personnage de théâtre, une forme en grillage, des images de magazine… La répétition d’affects non liés se joue ailleurs, elle se transporte, se transpose, ce qui permet de la mobiliser autrement pour la transformer et ouvrir le sujet à d’autres perspectives. Ce transfert ailleurs, sur différents supports, s’articule au transfert du patient sur l’art thérapeute et à son co transfert ».

Extrait d’une conférence de Sylvie Basté, colloque de la Ffat, avril 2006 « la séduction esthétique » p 11

Publics

L’enfant en difficulté

Les ateliers d’art thérapie permettent aux enfants d’exprimer leurs émotions souvent indifférenciées (tristesse, colère, angoisse…) sous des formes ludiques délimitées, non confusionnantes, à l’extérieur d’eux-mêmes, avec un mode d’expression facile d’accès comme le dessin, le modelage, les marionnettes par exemple.
Quand je reçois un enfant avec ses parents, je mets toujours à leur disposition :

  • des feuilles de différentes couleurs,
  • des feutres utilisables comme un pinceau (traits épais et coloriage) ou comme un stylo (traits fins),
  • des crayons de couleurs,
  • les pastels et la pâte à modeler proposés dans un second temps.

La manière dont l’enfant s’en approprie me donne des informations sur son fonctionnement, sur les échanges possibles : comment il supporte mon regard posé sur son dessin, comment il répond (ou pas) aux questions, etc…
Ces informations me permettent d’évaluer la maturité affective de l’enfant, ses capacités psychomotrices mais aussi ses carences, ses inhibitions, l’affirmation et l’estime qu’il a de lui-même.

La pâte à modeler : Avec les enfants, je propose souvent la pâte à modeler après le dessin : une pâte à modeler qui s’assouplit en la malaxant, qui sèche ou reste molle (pour être retravaillée indéfiniment) à l’air. Plus facile d’accès que la terre, moins salissante et de différentes couleurs, de différentes textures, elle est très attirante pour tous (les enfants, les adolescents -handicapés ou pas- et même les adultes). L’enfant est en prise directe avec le matériau. En la roulant sur la table, en l’aplatissant, en la creusant, en y ajoutant des bouts, l’enfant expérimente sa créativité. Il délimite des figures en trois dimensions, ce qui me permet d’évaluer ses capacités psychomotrices, sa persévérance, sa force, ses recherches pour mettre en volume une figure, l’assemblage des couleurs…

La création de marionnette, maison, famille, groupes sociaux : L’enfant dessine de nombreux personnages qui lui ressemblent. C’est ainsi que le travail autour des silhouettes cartonnées sont apparues à l’atelier. Coller des yeux, scotcher un bâton, coudre des habits… sont des tâches attrayantes et ludiques pour un enfant qui a l’impression de se « construire » lui-même. Donner un nom, un âge et projeter ce personnage dans une histoire, une vie, un avenir, des rêves, permettent d’évaluer ses capacités cognitives, imaginaires, la confiance en lui, etc... Une maison individuelle à partir d’une boîte en carton, sert d’habitat au personnage qui se construit, s’organise ; ce qui permet à l’enfant d’organiser son propre espace intime. Le personnage se construit lui-aussi : son caractère, ses intérêts, son entourage… Plusieurs maisons, immeubles se rassemblent pour créer un quartier, un village, des lieux communs. Une forme de castelet télévision ou immeuble, leur donne des supports pour jouer leurs scènes, tout en étant protégé et contenu dans leur expression.

Il est essentiel que les parents soutiennent le travail de leur enfant et me tiennent au courant des changements dans leur vie. Je prévois un temps de rencontre et d’évaluation. Ce cadre va bouger, se modifier au gré du cheminement de l’enfant et de sa famille.

Les adolescents en souffrance

L’adolescence est une période de mutation, de « renaissance », un passage de l’enfance à l’âge adulte. Pendant cette période clé de la vie, continuent de s’élaborer les facultés psychiques et la personnalité du jeune qui vit des transformations bouleversantes. Celles-ci réactivent les conflits de son enfance. L’image du corps est en mouvance. L’adolescent doit se redécouvrir et se reconnaître, avec de nouvelles capacités et de nouvelles limites. Il construit de nouvelles images de lui-même et de ses proches : sexuées, corporelles, parentales, identitaires et sociales… Il est sensible aux images qu’on lui renvoie de lui-même. Il aménage de nouveaux mécanismes de protection et de défense, mieux adaptés pour affronter cette période tumultueuse
L’art thérapie permet d’aménager un espace intime et créatif. L’art thérapie leur permet d’extérioriser leur souffrance avec des mots plastiques ou poétiques à l’aide d’un langage moins persécutant. Ils ont la liberté d’agir sur cette souffrance ou bien de la transformer par des représentations symbolisantes : collages, dessins, poèmes, masques, marionnettes, jeux scéniques… Ils se réapproprient ainsi leur propre corps, leur propre désir, leur autonomie de penser et leur existence. Le travail avec la matière, la confrontation avec les matériaux et les outils ainsi que l’apprentissage de techniques inconnues, « l’exigence narcissique » de faire émerger une œuvre, permettent à l’adolescent en difficulté d’accepter une aide, des outils-mains, des outils psychiques et de rentrer dans un espace de soin avec un minimum de souffrance et de médicalisation.
La transgression, la marginalité, les défenses/protection, les conduites à risques se jouent dans :

  • le choix des matières (déchirer des livres, disséquer des poupées, des peluches…) et leur association, leur combinaison,

  • le projet à réaliser et détourner les consignes…,

  • les techniques ressenties « transgressives » : scier, couper, utiliser les outils mains, décalquer…

Pour collaborer avec les adolescents, il me paraît incontournable d’injecter de l’illusion créatrice et narcissique et de les décentrer de leurs difficultés corporelles, scolaires, imaginaires…

Les personnes souffrant de troubles psychiques envahissants

Certains troubles psychiques perturbent la vie quotidienne, empêchent les activités scolaires des enfants, ou professionnelles des adultes, parasitent les relations sociales, familiales, envahissent les fonctions de pensées et de réflexion de la personne… Ils provoquent une souffrance et un désespoir suffisamment importants pour se révéler dangereux pour elle. Ils peuvent nécessiter des soins institutionnels d’une durée variable.
J’ai exercé au sein de différentes structures sanitaires et sociales  auprès d’adultes en foyer thérapeutique, d’adolescents en errance etc… J’exerce actuellement à la clinique Dupré qui allie des soins et des études, au CAPADO : consultation, accueil pour adolescents, à la Réussite Educative de Brunoy et j’aide les personnes qui y sont accueillies à : mieux comprendre ce qui leur arrive, et se rassurer sur leurs capacités (parfois inattendues).
L’art thérapie par son travail « métaphorique » intervient pour dynamiser et offrir un espace intime de créativité, d’expérimentation, une bulle d’oxygène ; un espace où l’on peut se montrer différent, où l’on n’est pas obligé de réussir, mais aussi un espace de découverte de soi et de certaines capacités, inconnues jusque-là. Elle intervient comme support et complément aux autres soins. En tant qu’art thérapeute j’ouvre un espace créatif et thérapeutique, j’utilise un langage fait de matières, d’outils, de techniques.

Les personnes âgées, la maladie d’Alzheimer

L’art-thérapie peut tout à fait agir chez ces personnes pour préserver leurs capacités, leur éviter l’isolement et retrouver du lien interne avec les êtres et les petits plaisirs de la vie. L’art-thérapie permet, par l’utilisation de ses différentes disciplines, d’aborder la personne vieillissante dans tous ses sens émoussés ou perdus (toucher, vision, audition, olfaction) et ainsi de les relier au présent et à leur vie passée dans leur expérience professionnelle ou personnelle et leur environnement familial. Elle permet de

  • Rétablir une communication avec autrui et avec le monde qui les entoure (à des degrés divers suivant l’évolution de la maladie) et éviter l’isolement,
  • Faire en sorte, dans la mesure du possible, que la personne âgée se réinvestisse,
  • Habiter un espace, maintenir les acquis,
  • Recréer un tissu social autour de la personne, une ambiance soudée,
  • Extérioriser les émotions et leur donner un nom, un sens,
  • Travailler la communication, l’expression et la capacité relationnelle.

Chaque prise en charge en art thérapie est, avant tout, une mise en œuvre. Je m’adapte à la personne et à son fonctionnement, mais aussi à la relation qui se met en place entre nous. L’œuvre représente le travail et le cheminement de la personne au sein de l’atelier d’art thérapie.

Techniques


Au sein de mes ateliers, la forme esthétique d’une œuvre est un moyen d’expression, un support au travail psychique, de restauration, de revalorisation. Elle demande un travail continu, inscrit dans le temps, accompagné avec les références artistiques de l’art thérapeute et de la personne. L’atelier est un espace de respiration pour la personne : elle se met en relation et en représentation ; elle peut exister par ses actions, ses sensations, ses émotions, ses pensées, enfin par ce qu’elle s’autorise à vivre.

Le Dessin, La Pastel, La Peinture

En abordant la feuille blanche ou de couleur avec la plume, le pinceau ou le crayon, on se retrouve comme un écrivain devant sa feuille blanche. Par où commencer ? Qu’allons-nous faire émerger de nous-même de ses lignes plus ou moins entremêlées, plus ou moins organisées ? « Je ne sais pas dessiner » disent souvent les personnes, ou « ça fait longtemps que je n’ai pas eu de crayon dans mes mains ». Un dessin est une construction de lignes qui se rassemblent suivant un schéma une structure, un plan. Les espaces entre les traits permettent une respiration, un rythme ; ils permettent au regard de déambuler, de se promener dans l’espace créé sans se « cogner ».

Le dessin forme un tout avec ses matières : pastel, peinture, encre, ses feuilles de papier aux textures diverses, sa composition…

Mon accompagnement est personnalisé. Je peux proposer un travail initiateur à partir d’un modèle pour donner un support à des personnes qui craignent de ne pas avoir d’idées. « Copier » devient une étape sécurisante pour mieux se rencontrer, pour faire davantage confiance à l’art thérapeute, à mon regard, à mon accompagnement plus ou moins actif. La forme copiée peut dévier en cours de travail et se transformer. Une autre forme plus personnelle peut émerger.

La feuille de dessin peut se partager en différentes cases pour créer une bande dessinée ou un livre illustré : des dessins racontent une histoire, des sujets s’animent, évoluent et se transforment de case en case, comme un enfant, un adolescent, un adulte qui grandit, un personnage qui traverse des obstacles, des intempéries émotionnelles… à travers une forme de voyage initiatique.

Ce dispositif me paraît approprié pour les adolescents qui ont souvent dans leur environnement des bandes dessinées, des mangas, des jeux vidéo ; ce qui donne des éléments sur leur vie imaginaire et des supports à une histoire graphique. Pour les enfants, les livres illustrés sont plus intéressants pour les faire cheminer un conte.

J’utilise le squiggle en m’inspirant de celui de Wininicott (pédiatre et psychanalyste anglais) couramment au sein de mes ateliers individuels avec l’enfant ou l’adolescent, voire l’adulte. Je l’ai modifié, transformé en y ajoutant des mots, des couleurs et des matières : feutres, pastels, crayons de couleur pour se rencontrer

La personne et moi-même traçons chacun notre tour, des traits pour composer une forme relationnelle : des traits à grossir, amincir ou/et à échanger. De cet amalgame de traits de couleurs plus ou moins épais émergent des formes plus ou moins représentatives qui s’entremêlent, s’organisent. Une histoire peut se raconter. C’est un jeu graphique et ludique qui dynamise une créativité partagée, et qui permet la rencontre

Pour les enfants, j’utilise surtout des silhouettes représentant le corps humain. Elles peuvent être de différentes tailles, différentes positions. Les enfants peuvent les recopier, et s’en servir comme modèles, comme supports pour créer un personnage ou un groupe de personnages. Ils peuvent les coller sur une autre feuille et raconter son histoire en y projetant leur propre famille et leur place au sein de celle-ci. Ensuite, on peut faire évoluer cette silhouette en marionnette, en la consolidant et en y ajoutant un bâton scotché à l’arrière et en l’enveloppant de tissu.

Je travaille la silhouette différemment en dessin le contour du corps de la personne sur une grande feuille de papier apposée au mur, c’est proposer à une personne de travailler l’intérieur et l’extérieur : les limites de son corps  et de l’environnement qui l’entoure. Des matériaux et des techniques peuvent s’y associer : collage, peinture, tissu, couture.

 

Le Collage, L’Assemblage

Qu’est-ce qu’un collage ? C’est le plaisir de jouer avec des objets, des images découpées, déchirées, des matières diverses : papiers, tissus, ficelles, bouts de bois, perles, sable, morceaux de miroir, etc. Le principe est de faire vivre ensemble des matières qui ne semblent pas avoir de lien, de transformer leur forme, de les ajuster, de composer une autre « image », de (re)créer une histoire plastique, une œuvre à part entière. C’est une pratique d’expression créative que chacun peut exercer sans technique préalable.

« Ces emprunts disait Paul Klee, sont comme des briques avec lesquels l’architecte construit sa maison. »

Le collage développe l’imagination, libère les tensions, détourne les résistances et diminue le contrôle intellectuel. Il sollicite l’inconscient et procure ainsi une plus grande liberté créative. Jouer avec des images, des matières, des mots assemblés, c’est « jouissif » disent les jeunes, c’est transgresser les interdits. Le travail autour des images révèle et fait surgir (ou ressurgir) des souvenirs, des images du passé, des ressentis, des émotions… Il permet un travail d’extériorisation, de comparaison, de transposition, d’expression. Entre présentation et représentation, les images engagent toute l’énergie de la créativité de la personne et de l’art thérapeute qui accompagne.

Le Modelage

Modeler, c’est dessiner en intégrant la troisième dimension à sa façon. La matière terre s’apprivoise par le toucher : caresser, lisser, battre, taper, écraser, serrer, rouler, creuser, éponger, humidifier. Les gestes peuvent être tendres, violents et constructifs : assembler, tourner, monter, déplacer, façonner. La terre auto durcissante offre une grande liberté : les personnes n’ont pas à se préoccuper des aspects techniques (éviter les bulles d’air, creuser les pièces à cuire pour éviter qu’elles n’explosent ou se fendent à la cuisson) leur évitant ainsi des angoisses de destruction.

D’autres matériaux sont modelables, en dehors de la terre : La pâte à bois, Le grillage, Les bandes plâtrées, Le papier encollé, Le papier scotché.

Le modelage de la terre permet de :

  • réveiller la sensorialité et faire ressentir les formes, comme si la terre vivait et communiquait avec nous,

  • dynamiser, redonner de l’énergie, du désir, de la créativité,

  • soulager les tensions internes,

  • prendre plaisir à toucher, palper, pétrir, barbouiller, enduire, se salir pour ensuite élaborer une forme.

La Mosaïque

L’activité mosaïque est une activité manuelle structurante et créative qui peut se comparer au collage. Elle sollicite la personne à créer une image à partir de morceaux (tesselles). L’œuvre se fait en plusieurs étapes : choisir un support, des tesselles, le joint… cette technique Favorise la détente, le plaisir, la découverte, restaure des centres d’intérêts d’activités artistiques. Les activités manuelles sont souvent appréciées comme un dérivatif aux pensées, elle canalise une grande énergie, excitation, agressivité.

La Couture, Le Tricot, Le Tissage

Les tissus, comme la laine et les fils, sont des matériaux mous, malléables, qui peuvent envelopper tous les supports, contrairement au bois, au carton et à la terre, plus rigides. J’utilise ces matériaux comme enveloppe sur des supports en grillage, en carton ou pour des masques et des marionnettes.

Tissage de Falbala : cadre en bois, clous, laine mélangée avec du coton pour la trame, laines de différentes textures et de différentes couleurs enroulées sur des navettes en carton…

Coudre, tricoter, tisser, c’est créer des liens, des joints, point par point, maille par maille. Par un geste répétitif qui peut durer des heures, des semaines, des mois, la personne « dégage sa conscience » ; elle coud, brode, tricote des mots, des virgules, des points, des verbes des souvenirs, des images.

Tous ces matériaux (laines, ficelles, fils, tissus, dentelles, broderies…) s’utilisent de diverses façons.

  • Ils se collent sur du carton pour créer un paysage en relief.

  • Ils entourent ou lient différents matériaux, enveloppent une forme en grillage comme la peau d’un masque par exemple.

  • Ils peuvent être cousus ensemble, pour créer des patchworks, des vêtements, des couvertures ou la peau d’un monstre.

  • Ils recouvrent une boule de polystyrène pour créer une tête en formation.

  • Ils se tricotent pour créer une écharpe, un gilet, une robe pour une marionnette.

  • Ils se tissent pour créer la robe d’une marionnette, la peau d’un masque, d’un corps…

Le Masque

En se situant entre les arts plastiques et les arts de la scène, le masque comme la marionnette a donc une place privilégiée, ambiguë et mystérieuse qui leur confère une grande variété d’utilisation dans notre société. Cette technique m’a particulièrement intéressée dans le cadre de mon travail avec les adolescents, des êtres en transformation, éveillés à de nouveaux désirs et questionnés au plus profond d’eux-mêmes sur leur identité. En revêtant un masque, l’adolescent s’autorise une autre identité, il peut cacher, camoufler mais aussi proclamer, révéler, désigner. Le masque est un outil privilégié pour travailler sur des limites particulièrement confuses chez l’adolescent en remaniement psychique et en transformation physique, en quête d’identité.

Le moulage du visage en bandes plâtrées : Je propose de créer un visage d’après l’empreinte plâtrée du visage, puis de le transformer, pour lui construire d’autres limites, une autre forme, un autre « Moi ». La technique du moulage est facile à approprier. La pose des bandes est reposante, voire relaxante ; elle peut aider la personne à se recentrer sur elle-même.

La forme du visage peut aussi se modeler dans du grillage puis le grillage est recouvert de papier encollé et/ou de bandes plâtrées ou autres matériaux (laine, tissus…), qui précisent les expressions ou l’enveloppe sensorielle. C’est un masque qui ne peut pas être mis sur le visage car il est inconfortable, voire blessant. Il peut s’utiliser comme une marionnette, à distance du visage, posé sur une table ou sur une autre partie du corps.

Le jeu masqué : La personne écrit la carte d’identité de son personnage, décrit son caractère, ses comportements, ses origines, des désirs, son espace de vie, en un mot, son histoire. Ce sont des supports pour le jeu scénique. La description en mots du personnage suscite un détachement de la personne par rapport à son œuvre. Ce mécanisme l’aide à jouer. Le dispositif d’improvisation et le port du masque contiennent et canalisent l’afflux énergétique et émotionnel du comédien et du masque. Le masque médiatise la relation, permet d’expérimenter d’autres modes de relation, d’autres modes d’expression.

Les fonctions du masque : Le masque recouvre le visage comme une seconde peau, c’est une enveloppe qui protège et révèle certaines facettes de la personne. Je fais un rapprochement au concept du « Moi Peau » de Didier Anzieu.

La Marionnette

Je me suis intéressée à la création de la marionnette pour la construction du corps : ses articulations, ses formes, ses expressions et l’utilisation de différents matériaux, les différentes techniques, l’équilibre, l’orientation… La marionnette nous oblige à nous questionner sur notre propre corps : sa fabrication, sa gestation, son fonctionnement sur la vie. C’est un objet artistique passionnant qui permet de se confronter à plusieurs techniques artistiques et artisanales : sculpture, modelage, bricolage, peinture, couture, théâtre…

Le travail autour de la marionnette s’adapte à tous les publics, à leurs capacités et à leurs difficultés. Bâtir, structurer, organiser un corps permet de jouer avec des matières, des mouvements psychiques, la sensorialité et les émotions. Par ses formes sa capacité à s’animer, elle offre un espace de représentation.

Je me suis autorisée à modifier certaines techniques classiques apprises auprès d’une marionnettiste sculpteuse tchécoslovaque. J’ai inventé d’autres formes de marionnettes pour les adapter aux personnes aussi bien enfants, adolescents, adultes en souffrance. J’utilise toutes sortes de matériaux de récupération, du carton, du bois, du grillage, des boules de polystyrène, des tubes en carton pour le volume du corps, des tiges de bois pour confectionner une architecture corporelle et…

Comme toute œuvre artistique, la marionnette participe à la création du monde, la création d’une histoire qui commence par celle de notre corps. Elle devient un support identificatoire et narcissique intéressant notamment pour :

  • des enfants en manque de repères, de limites au sein de leur propre famille,
  • des adolescents blessés, bloqués dans un corps en pleine transformation qu’ils reconnaissent à peine, un corps bouleversé par la pression pulsionnelle à apprivoiser,

  • des adultes en souffrance dans leur corps qui manifestent leur conflit, leur blocage, leur souffrance par des troubles physiques invalidants : mal de dos, ulcère, eczéma…

La fabrication d’une marionnette a donc un rôle sur « l’image du corps ; ce qui renvoie à la structure de notre espace corporel, à la géographie intime qui s’élabore au fur et à mesure de nos investissements, de nos ruptures, de nos plaisirs. La marionnette devient un lieu de projection de l’idéal du Moi, un espace de projection des inquiétudes, des conflits...

Réparer, restaurer, transformer un corps plus ou moins satisfaisant, c’est restaurer l’image narcissique de soi-même, restaurer la communication avec soi, investir son corps et en prendre soin. Représenter un espace corporel permet d’organiser son espace psychique, son appareil à penser les pensées, les émotions. Prendre la parole à travers la marionnette permet d’élaborer son langage, explorer d’autres modes de communication.

La marionnette nous oblige à nous questionner sur propre fonctionnement corporel.

Le Théâtre

Le théâtre est un art de la représentation (représentation symbolisante), de la communication et de la transformation. Il nécessite de théâtraliser, déréaliser, projeter, décoller du quotidien mais aussi de se dédoubler, se distancier et surtout jouer avec soi-même et l’autre. Pour rendre ce passage possible, moins angoissant et douloureux, j’insiste sur un cadre contenant et sécurisant, toujours ludique, créatif source de plaisir et de liberté : le travail du corps, le jeu des personnages et les dispositifs d’improvisation accompagnent le passage de la réalité à la fiction, à l’illusion théâtrale. Rien n’est figé, tout est questionnement, évolution, transformation, création.

Il n’est pas toujours évident de se (re)mettre à jouer quand on n’est plus un enfant, quand on est un adolescent pressé de devenir un adulte, ou quand on est un adulte envahi de responsabilités. On nous demande d’être des hommes et des femmes responsables, sérieux, créatifs… beaucoup moins des joueurs.

Un échauffement corporel, sensoriel, émotionnel, relationnel et imaginaire : Bâtir, structurer, organiser un corps permet de jouer, de faire jouer des matières, des mouvements psychiques, des mouvements sensoriels et émotionnels, enfin de bouger, de s’animer. Un corps est un espace de représentation comme l’espace scénique qui a besoin de se délimiter, de s’organiser pour que le jeu entre personnages dramatiques et situations théâtrales se représente. Le travail théâtral commence par un travail d’échauffement corporel qui dynamise les sensations, les processus de création, les postures, les modes d’expression, la mobilité, ce qui permet aux comédiens amateurs ou professionnels d’acquérir une boîte à outils (un coffre à jouets rempli d’outils ludiques).

La représentation marque l’aboutissement d’un travail de création, en se confrontant à d’autres regards. Ce travail permet aux comédiens amateurs une revalorisation et une appropriation des différentes facettes d’eux-mêmes découvertes durant l’année. Il s’agit de réinjecter du sens dans leur vie personnelle et sociale, de faire qu’ils existent en tant que sujet. Même si cette situation n’est que temporaire, ils en vivent l’expérience.

L’art fait revivre des expériences au niveau de l’archaïque par effets de résonance, c’est un des chemins pour résoudre un problème inexprimable verbalement, l’artiste donne une réponse à ses problèmes élaborés directement à partir de corps.”, Michel Ledoux dans son ouvrage « Corps et Création », Edition les belles lettres

L’Ecoute Musicale Analytique

Dans les ateliers d’écoute musicale analytique, les jeunes et moins jeunes ne créent pas d’œuvres (à proprement parlé). Après avoir écouté une œuvre musicale, je les incite à créer des images, des ressentis, etc…
L’écoute musicale touche au primaire, au sensoriel, au corporel, au plaisir/déplaisir, au désir, à la séduction, à l’affectivité du sujet, aux premières expériences de vie… Elle se révèle un formidable outil thérapeutique et un véritable outil de création : c’est un moyen de passer de l’écoute à la parole, en passant par la création d’images et la représentation d’un scénario. C’est un premier pas vers l’échange avec les autres et l’expression du ressenti.

Le Conte

Les contes et ses mythes sont très présents dans ma pratique, que ce soit avec les enfants, les adolescents (les jeux vidéo sont une nouvelle forme de contes qui s’inspirent des mythologies) ou bien les adultes. Ils invitent le fantastique, le monstrueux et le merveilleux dans l’espace des ateliers. Ils nourrissent l’imaginaire des productions en cours ; ils ouvrent sur un ailleurs. Toute fiction est une forme plus ou moins détournée du conte. Le choix des contes bien entendu, est à adapter pour chaque public.

Lire des contes à des enfants, des adolescents ou des adultes leur permet de :

  • Découvrir des structures narratives et des trames à jouer,

  • Nourrir l’imaginaire. Quand je dessine et fabrique des marionnettes avec des enfants ou des adolescents, j’évoque des contes, des mythes pour stimuler leur imagination, donner forme (et sens) à leur personnage et à leur histoire.

  • Représenter et créer des espaces, des lieux, des ambiances fantastiques, donner des outils pour rêver et créer des images.

  • Créer une chronologie, situer l’histoire dans le temps avec un avant, un après et un présent.

  • Créer des personnages avec des capacités plus ou moins extraordinaires,

  • Donner accès à des métaphores.

L’écriture d’un conte : Les contes (à illustrer), les lettres (à envoyer ou pas), les scénarii (à mettre en scène), les histoires (à élaborer) accompagnent régulièrement la production des personnes que je reçois à l’atelier. Un collage, une peinture, un masque, une marionnette, une fresque collective avec des enfants initient une histoire plastique qui peut évoluer en conte.

Portfolio


Milieu Professionnel


Supervision

Depuis une 10zaine d’années, je supervise d’autres art thérapeutes. La supervision (comme les analyses de la pratique, les groupes de contrôle, les covisions) doit être réalisée par un professionnel, plus expérimenté, au regard singulier artistique et de thérapeute. Elle permet à l’art thérapeute de poser un autre regard sur sa pratique et :

  • D’analyser les tensions plus ou moins conscientes, qu’il est susceptible de connaître : entre la personne suivie en art thérapie (ou une partie d’elle-même), l’œuvre en cours, lui-même et l’art thérapeute, avec l’équipe s’il travaille en institution.
  • De réfléchir à l’articulation entre la théorie et sa pratique : décloisonner ses expériences du savoir, des connaissances théoriques et des compétences
  • D’ améliorer ses capacités thérapeutiques et créatives, en comprenant mieux les parasites, les expériences d’ateliers en cours, les problématiques engagées mettant l’accent sur ses engagements transférentiels et les productions.
  • De se questionner à propos :
    • des indications d’art thérapie,
    • de l’inscription de l’atelier d’art thérapie dans la prise en charge globale institutionnelle,
    • des absences, départs, hospitalisations, changements de domicile…
    • des relations avec l’équipe, l’institution, l’entourage...
    • de la position éthique de l’art thérapeute, du co animateur : divulguer (ou pas) montrer (ou pas) ce qui est exprimé, créé, déposé au sein de l’atelier.

Réseaux professionnels

Je fais partie de plusieurs associations de professionnels

J’ai mis en place un groupe de réflexion entre art thérapeutes.

Groupe de réflexion théorique et clinique,
sous forme de séminaire mensuel, sur l’art thérapie :
sa singularité, sa différence et ses similitudes par rapport aux autres pratiques de soins.

Animé par Sylvie Basté

Ce groupe s’adresse à tous les adhérents de la Ffat, membres actifs accrédités et membres sympathisants. Il est gratuit pour tous ses membres.

Ce groupe de réflexion prend comme support de travail :

- des situations cliniques amenées par les membres du groupe,

- des écrits et des œuvres de référence art thérapeutique,

- des écrits et des œuvres de référence psychanalytique comme « l’objet ou le médium malléable » de Roussillon, « le Moi-Peau » et « le Corps de l’œuvre » de Didier Anzieu, « corps et création » de Ledoux…

- des écrits et des œuvres de référence artistiques : Boltanski, Hantaï, Novarina, Tim Burton…

- des expérimentations, des matières, dispositifs thérapeutiques…

- et pourquoi pas, la construction créatrice d’un « patient ».

Toutes ces ressources initient le questionnement et la réflexion des membres du groupe qui partagent ensemble leurs expériences et les aspects théorico-cliniques de leurs pratiques. Ce groupe ne fait pas office de supervision mais il permet un travail plus approfondi de la pensée, de l’élaboration et de la théorisation de l’art thérapie.

Pour les réunions, nos ateliers artistiques et/art thérapeutiques seront plus appropriés que les salles municipales, étant donné que nous réfléchissons avec des images, des matières, des sons, des gestes… Nous pourrons ainsi expérimenter, manipuler, voir, entendre…. Nous aurons ainsi l’occasion de parler du cadre, de l’espace accueil contenant, enveloppant, créateur (ou pas). L’espace transférentiel, l’espace de création.

 

Moi-même, en tant qu’art thérapeute, j’ajuste mon propre regard, mes propres outils et ma propre écoute à chaque personne, chaque groupe, chaque institution dans lesquelles j’exerce, mais aussi chaque espace créatif au sein desquels j’accueille ces personnes.

Contact


Sylvie Basté

Sylvie Basté

Plasticienne et Art Thérapeute

Atelier d’art thérapie :
22 Av du Maréchal de Lattre de Tassigny
94410 Saint Maurice
Métro Charenton école
01 45 21 13 51
06 76 56 53 76

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